De nouveaux foyers indépendants pour les réfugiés ukrainiens
En marge de nos convois, interrompus faute de familles d’accueil, il s’agit de loger les personnes déplacées d’Ukraine qui sont installées en France depuis quelques temps. Un emménagement dans des logements indépendants qui leurs permettent d’acquérir à Lille une certaine autonomie. Après avoir partagé le quotidien de familles accueillantes qui ont elles aussi besoin de se retrouver, de recharger leurs propres batteries.
Les réseaux des associations pour offrir un toit aux personnes déplacées
Pour se faire, différents réseaux s’organisent, via Lille Aide Ukraine et Ukraine en Nord, en lien avec des partenaires locaux. Des maisons libres ont été rafraîchies et mises à disposition de familles sélectionnées. Un propriétaire aura décidé d’investir plus de 10 000 € dans la remise en état habitable de trois maisons mitoyennes à Lambersart.
Des maisons à Lambersart à meubler et aménager.
Elles sont vides. Il faut les meubler et les équiper de ce qui rend un foyer confortable et sécurisant. Une énorme collecte s’est mise en marche dans la métropole lilloise. De nombreux et très généreux donateurs nous ont permis de collecter une très grande partie du nécessaire pour l’aménagement de trois maisons : cuisine, meubles, lits, oreillers voire même linge de maisons et serviettes de toilettes. Une nouvelle vie qui commence.
Une aventure différente, sans les kilomètres vers et depuis la Pologne des convois humanitaires de Lille Aide Ukraine. Quoique nous en faisons des trajets pour collecter dons offerts pour ce peuple arraché à sa terre. Une aventure différente disais-je, mais tout aussi riche et intense.
Merci Peggy et son mari, Jennifer, Élyse, Stéphane, Isabelle, Arnaud, Emmanuel, Josiane, Agnès, Fatira, Blandine, Laurence, David, Lucie et Max et toutes les autres belles âmes dont je n’ai pas les noms. Me pardonnerez-vous ?…
Merci Laurent, Delphine, Sophie, Agathe et Maxime, Hélène, Manon, Gabrielle et son papa, Jérémy, Xavier, Patrick, Mathieu, Stéphanie, Corentin, Agathe, Bertrand, Martin, Alex, Julie et, là encore, j’oublie peut-être des gens, toujours malgré moi…
Une chaîne de solidarité
Toutes et tous maillons d’une chaîne de solidarité extraordinaire. Qui à la coordination, qui à la programmation, qui à la mise à disposition de lieu de stockage, qui à la manœuvre ! Nous savons tous pourquoi nous donnons ce temps et cette énergie.
Tellement enrichissant et incidemment gratifiant !
Voir les yeux de Marta, de sa maman Olga, et de toutes ces personnes bouleversées, déplacées, s’illuminer au fil de nos rencontres et de l’avancée des opérations est une récompense inouïe et évidemment inattendue…
La connexion des Êtres ! Tout simplement !
Cette conversation bouleversante pour moi avec Marina, arrivée à Mouvaux depuis quelques semaines, qui me répond un NON presque péremptoire. Non, jamais la lumière ne reviendra ! Alors que, suite à un moment émouvant où elle m’explique sa mélancolie du pays, son désarroi face à cette guerre, insensée comme toutes les autres, je lui dis que le soleil brillera à nouveau…
Édifiant, brutal, sa réalité crue.
D’autant qu’il y a quelques jours, alors que nous avions passé une magnifique journée de vendredi à continuer les aménagements des maisons de Lambersart pour d’autres familles, qui venaient découvrir les lieux pour certaines d’entre elles, signer des documents et recevoir leurs clés, un coup de massue nous est tombé dessus au réveil. La nouvelle du samedi, nous a assommé.
La ferme où étaient accueillies cinq familles, dont Marina et sa fille Sasha, a brûlé. Tout l’étage d’habitation est parti en fumée et en cendres…
Un sournois court-circuit aurait rampé dans les cloisons pour trouver un point d’étincelle qui à tout embrasé, ravagé en quelques heures ! Quand le sort s’acharne…
Olga me dira, quand nous en parlerons le lendemain : « Elles ont déjà perdu leurs maisons au pays et voilà qu’elles en perdent une autre ici »
Il faut être solide mentalement pour encaisser tout ça.
Heureusement, la chaîne de solidarité s’est immédiatement remise en route pour trouver à reloger les cinq familles, qui sont toutes de nouveau à l’abri.
Pot de l’amitié à Lambersart – français et ukrainiens
Les Lambersartoises se sont elles aussi installées. Elles prennent leurs marques, s’approprient l’endroit. Quelques ajustements sont encore nécessaires, mais nous avons tout fait pour qu’elles soient bien là.
Le verre de l’amitié qu’Olga nous a offert samedi semble nous dire que cette mission est accomplie, et ça réchauffe le cœur, ça aussi.