Départ du convoi humanitaire de Lille Aide l’Ukraine vers la Pologne
Une vingtaine de bénévoles à bord de 11 véhicules se préparent le temps d’un week-end pour ce convoi humanitaire du 8 au 10 avril 2022 afin de venir en aide aux populations ukrainiennes. Quarante-quatre réfugiés sont prévus au retour.
Direction la Pologne à quelques pas de la frontière ukrainienne. 3500 km à avaler jusqu’à Przemyśl puis Medyka, sur la route du retour Krakow et Wroclaw. A chaque étape du convoi, des familles ukrainiennes attendent patiemment qu’on vienne les aider. 44 réfugiés seront rapatriés par ce convoi humanitaire dimanche soir à Lille.
Utile envers son prochain
Si l’on demandait au groupe de bénévoles ce qui les pousse à participer à un convoi humanitaire, ils répondraient à l’unisson : « on ne peut pas rester les bras ballants ». Parmi ces bénévoles engagés, vous rencontrerez les habitués comme Andy pour qui c’est le quatrième aller-retour de Lille vers la Pologne et les bleus. Ils sont tous animés par le même objectif « sauver des vies » et l’ambiance est enjouée, avec le sentiment d’être utile, d’aider son prochain.
Vendredi 8 Avril 18h – Entrepôt du Portail de l’Ukraine – Lys-Lez-Lannoy.
Une chaîne humaine se forme pour passer les colis récoltés par l’association. Tout est organisé, Iryna vérifie méticuleusement chaque colis et y appose le contenu en ukrainien : médicaments, compresses, hygiènes, nourriture…. Quelques jouets sont ajoutés pour faire patienter les enfants lors de ce long voyage. Son entrepôt a été vidé en quelques minutes. Les bénévoles chargent les voitures et les utilitaires à ras bord. Dans un rythme régulier et efficace, chacun sait que le contenu de ces cartons permettra de sauver des vies.
19H00 Briefing dans la salle. Laurent le chef d’orchestre de Lille Aide l’Ukraine rassemble la vingtaine de volontaires. Tout est réglé comme du papier à musique. Il commence par faire l’appel, il ne peut pas risquer une absence. Il donne les instructions du convoi à son audience attentive. Il déroule sa carte d’Europe et y dessine des points comme s’ils étaient à deux pas. Direction Liège puis l’Allemagne, bifurcation vers Cracovie jusqu’à Prezmyl à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine. Toutes les deux heures, des arrêts sont prévus sur des aires identifiées, chacun a sa « road map ».
Portraits de volontaires
David et Caroline, les marins du convoi
Ils travaillent ensemble en mer dans les affaires maritimes à Marseille. Qu’est-ce qui les a poussés à quitter la méditerranée pour des routes plus septentrionales ? Pour David c’est une évidence, ce boulonnais d’origine a déjà proposé ses deux appartements dès le début du conflit. Malheureusement, une famille est toujours bloquée à Kiev. Sa collègue Caroline vient de l’ile d’Oléron. Elle a proposé à David de prêter sa camionnette, finalement elle s’embarque sur terre. « S’il s’agissait de ma famille, j’aimerais qu’on vienne les chercher » se confie Caroline, C’est naturel d’aider. Elle sait que l’arrivée du convoi à Przemyśl sera difficile. « Nous allons rencontrer des personnes qui ont vécu des choses que nous ne pouvons pas imaginer ». On vit dans un pays qui peut le faire. David, ce marin et ancien pompier, me confie qu’il est « hyper bien » motivé. Dans leur van, ils ont fait les courses « de quoi rassasier tout le monde ».
Paul et Philippe de la Côte d’Opale
Ils ont fait le chemin depuis Hesdin et Montreuil-sur-Mer. C’est leur première fois. Ils sont venus avec leur propre véhicule et ils ont l’habitude de rouler. Ces deux retraités sont fin prêts, Philippe a même imprimé un livret pour communiquer en français et ukrainien. Tous les deux à la retraite, que pouvaient-ils faire d’autre ? « C’est pas tout de dire » s’exclame Paul.
Stéphane et Odile, nos joyeux retraités
Ce couple de retraités voulait aider mais ne savait pas comment. Ils tombent sur un article de La Voix du Nord (NDLR merci la VDN). Ils prennent contact avec l’asso et les voilà avec leur 7 places de location. Ils sont « chauds bouillants » comme me dit Stéphane, vraiment content de venir en aide.
Antoine et sa belle bagnole
Antoine de Bondues est venu avec sa « belle bagnole » comme il dit et son ami Philippe en co-équipier. Dans sa berline, il souhaite offrir à ces personnes éprouvées et fatiguées les meilleures conditions de confort et de la bienveillance. Il le fait avec beaucoup d’humilité. Son objectif: assurer la conduite en toute sécurité.
Céline et Yann et leur groupe électrogène
C’était viscéral, ls voulaient absolument prendre la route. Ils étaient même prêts à partir à deux. Sur les Réseaux Sociaux, ils trouvent le groupe Facebook de Lille Aide l’Ukraine. Alors ils se sont manifestés. Le départ est prévu le lendemain. Peu importe ils sont prêts « on ne peut pas réfléchir pendant six mois » me dit Céline « dans l’urgence de la guerre ». Dans leur coffre plein à ras bord, un groupe électrogène qu’ils vont donner. Ils ignorent comment ils vont vivre les choses mais ils ont tout prévu pour les cinq personnes qu’ils vont accueillir : couettes, oreillers. Leur objectif : qu’ils se sentent bien et rassurés avec l’idée que ces familles sortent de l’horreur de la guerre. Céline dans sa tête se dira tout simplement : « ça y est vous êtes en sécurité ».
Départ du convoi imminent
21h la nuit est tombée : parking de l’Aire d’autoroute de Camphin-en-Pévèle en direction de la Belgique. Ils se retrouvent pour le départ, règlent les derniers détails. Sur l’arrière de chaque véhicule, ils apposent une croix rouge. Symbole de l’aide humanitaire, de la solidarité, et aussi de l’urgence médicale. Ces vingt bénévoles partent pour un long voyage pour accompagner 44 réfugiés dans ce convoi humanitaire. Une petite goutte dans l’océan, tout de même une petite goutte essentielle. Rejoignez-nous.
